Simona Ton est une artiste céramiste basée à Berlin, dont le travail ludique et imaginatif est inspiré par une variété d'influences culturelles et artistiques. Originaire d'Ukraine, elle s'est aventurée dans le monde de la céramique il y a environ quatre ans, et depuis lors, elle crée des pièces uniques et expressives qui captivent et enchantent son public. Dans cette interview, Simona partage son parcours artistique, ses sources d'inspiration et son processus créatif.
Peux-tu nous parler de tes premières expériences avec la céramique et ce qui t'a conduit à poursuivre cette voie artistique?
Je suis tombée presque par hasard dans la céramique il y a environ 4 ans. J'ai participé à un atelier de linogravure qui se tenait dans un studio de poterie. J'ai vraiment apprécié l'atelier, alors j'ai décidé de revenir pour une session en argile. J'ai dit à la propriétaire du studio "Je voudrais faire un gros monstre, mais si c'est trop, je peux faire une tasse". Elle a répondu "Un monstre, bien sûr", et c'est ainsi que tout a commencé.
Quelles sont tes principales sources d'inspiration lorsque tu crées de nouvelles œuvres?
En général, ce sont mes sentiments et mes émotions. J'ai souvent en moi des émotions que je veux partager, et à travers mes monstres, j'essaie de les exprimer avec une pointe d'ironie ou peut-être une partie de mon sens de l'humour, et c'est ainsi que naît le monstre !
Comment ton environnement ou ta culture influence-t-il ton travail artistique?
Les gens disent souvent que mes œuvres leur rappellent celles de Miyazaki et bien que mon père soit coréen (donc beaucoup de gens supposent une sorte de lien), je viens d'Ukraine, et l'idée initiale de mes monstres m'est venue de l'artiste ukrainienne Maryna Prymachenko, et mon inspiration céramique vient des créatures céramiques de Opyshia.
Peux-tu décrire votre processus créatif, de l'idée initiale à la pièce finale?
Je commence par un croquis sur papier pour esquisser la forme, les caractéristiques spécifiques que le monstre devrait avoir ou les émotions que je veux qu'il représente, puis je le forme en argile. Je travaille entièrement à la main, y compris tous les outils que j'utilise. Après la première cuisson, je le peins et l'émaille. J'aime une combinaison de couleurs naturelles de l'argile et de simples lignes noires dessinées à la main ou des motifs noirs. Parfois, j'ajoute de l'or, j'ai trouvé que pour obtenir les meilleurs résultats, il faut ajouter l'or après l'émaillage et ensuite cuire à nouveau, donc parfois un monstre passe par 3 cuissons à différentes températures.
Y a-t-il des artistes qui t'ont particulièrement influencées ou inspirées dans ton parcours?
Comme je l'ai dit, l'artiste ukrainienne Maria Prymachenko, également l'artiste moderne ukrainien mondialement connu Waone Interesni Kazky, et oui bien sûr, je ressens définitivement une influence de Miyazaki et de Tove Jansson !
Comment géres-tu les défis créatifs ou techniques que tu rencontre dans ta pratique artistique?
Je me débrouille avec un peu d'aide de mes amis! - lorsque vous travaillez dans un grand studio, il y a toujours beaucoup d'aide, de conseils et d'expérience que vous pouvez obtenir de vos collègues. Mon premier studio en Ukraine et Clayground à Berlin m'ont vraiment aidé à développer ma pratique créative.
De quelles manières ton travail d'artiste te permet-il de t'exprimer et de partager des messages ou des émotions avec le public?
J'essaie de faire sentir un peu mieux tout le monde quand il regarde mon art. Une journée passée à créer quelque chose de beau et de gentil n'est jamais une journée perdue.
Quels sont les moments les plus gratifiants que tu ais vécus en tant qu'artiste jusqu'à présent?
Le bonheur des gens quand ils adoptent un monstre dans leur vie ou simplement quand ils regardent mes pièces et voient l'histoire, le message et l'émotion de la pièce. Si cela a rendu votre journée un peu meilleure, c'est suffisant pour moi.
Peux-tu parler d'une pièce ou d'un projet particulièrement significatif pour toi et expliquer son histoire ou sa signification ?
Mon monstre patate est mon préféré pour l'instant. Je l'ai commencé dans mon studio à Kiev mais je l'ai terminé à Berlin. C'était un commentaire ironique sur la façon dont parfois des choses légères et faciles comme une feuille de ginko peuvent sembler être un problème difficile à résoudre qui vous abat et vous rend engourdi.
En tant qu'artiste femme, quel message ou quelle leçon aimerais-tu transmettre à d'autres femmes aspirant à poursuivre une voie créative ou artistique?
Si vous voulez le faire, faites-le. Si vous n'êtes pas sûr de le faire, faites-le quand même. Faites-le si vous sentez que vous n'avez rien à dire, faites-le si vous sentez que vous avez trop à dire. Vous le comprendrez en cours de route.